Le duvet 700 Cuin US, quasi 100 % duvet des doudounes  Windsriders provient exclusivement d’oies. C’est un duvet blanc d’excellente qualité, pouvant cependant inclure quelques toutes petites plumettes. 

Dans nos conversations avec l’atelier de fabrication, nous avons compris que ce duvet provient de grandes fermes intensives. Il y est récolté et traité pour répondre aux normes et obligations sanitaires européennes.
La récolte du duvet d’oie s’opère environ 3 fois par an. Il arrive à l’atelier conditionné en paquets extrémement compressés.

Une fois le duvet inclus, à la main, dans chaque cellule du vêtement, il faudra attendre, en laissant la veste à plat, et de préférence dehors, au soleil, et attendre environ 3heures pour qu’il prenne la totalité de son volume. Meilleur est ce duvet et mieux il se compresse, et plus il prendra de volume. Si votre doudoune vous parait mal gonflée, procéderez ainsi. 

Nous sommes bien sur sensibles aux conditions de récolte mais avons cependant décidé, devant l’absence de certitude et la difficulté de production du Népal, de privilégier notre approche “humaine”, bien que conscient du mieux à faire en traitement animal.
La toute petite dimension de Windsriders ne nous permet pas encore le choix et l’exigence d’une garantie d’origine, mais nous attirons votre attention sur le fait qu’à l’heure actuelle, aucune matière synthétique (Primaloft inclus) n’apporte la chaleur, le gonflant, la qualité d’un super duvet d’oie. 

Si vraiment le duvet vous pose problème, Windsriders propose, depuis 2017 la veste Wind Primaloft, une veste 100 % synthétique, purement végane. 

Pouvoir gonflant du duvet (fill powercuin)

Fill power et labels du duvet

Extrait d’un super article de Carnet d’aventures et Expémag. Merci L’équipe !

Le pouvoir gonflant (« fill power » en anglais, ou « cuin », pour « cubic inches per ounce ») représente la capacité d’isolation thermique du duvet, par l’ « emprisonnement » d’un certain volume d’air.
Le cuin se mesure en laboratoire : on mesure le volume d’un échantillon de duvet placé dans un cylindre, et soumis à la pression normalisée d’un piston.
Il existe de multiples méthodes de test du pouvoir gonflant d’un échantillon de duvet : plusieurs moyens de mesure peuvent être utilisés, ainsi que plusieurs méthodes de pré-conditionnement.

Pour les produits qui nous concernent, on entend souvent parler de trois normes :

  • La norme internationale IDFB (Réf: IDFB Part 10-2010) : elle préconise l’utilisation d’un cylindre Lorch de 28,8cm de diamètre, un échantillon de 30g, et – depuis 2006 – un conditionnement du duvet par injection de vapeur (steam conditioning)
  • La norme européenne (Réf : EN 12130 / PAS 1003), qui utilise un cylindre Lorch de 28,8cm de diamètre, un échantillon de 20g, et – depuis 2003 – un conditionnement par séchage rotatif (tumble dry conditioning)
  • L’ancienne norme américaine (Réf : FTC 148a-1964), qui était en vigueur avant 1999, utilisait un cylindre USA de 24,8cm de diamètre et un échantillon de duvet de 28,35g (une once). Le conditionnement n’était pas spécifié alors, les méthodes pré-citées n’existant pas encore. Cette norme US a été officiellement abandonnée en 1999, le standard USA-2000 stipulant que la norme IDFB devenait la référence pour la mesure du fill power. Pourtant, certains fabricants se réfèrent encore à cette ancienne méthode de mesure, et déclarent tester une once de duvet dans un cylindre US (avec, en général, le traitement « steam conditioning »)

Il existe une grande confusion entre les différentes normes, parfois entretenue par les informations contradictoires ou imprécises de certains fabricants. La multitude d’informations sur le web n’est pas forcément à jour, les normes évoluant au fil des ans.
Nous avons essayé d’y voir plus clair, en questionnant l’IDFL et en demandant aux fabricants de sacs de couchage de nous fournir leurs rapports de test, mais tous ne l’ont pas fait (ou n’en ont pas).

Selon certaines sources (IDFL et fabricants), on peut estimer que, pour un même échantillon, l’ancien cylindre US donne un cuin 4 à 5% plus élevé que le cylindre Lorch (pour des valeurs supérieures à 700), et que la norme EN 12130 (la plus sévère) donne un cuinenviron 10% plus faible que la norme IDFB (pour du duvet ayant été compressé pour son transport), et ce essentiellement à cause de la différence de méthode de conditionnement.

 

Echantillon de duvet d'oie 800 cuin

Aujourd’hui, la norme IDFB est largement utilisée. Le conditionnement par injection de vapeur, que beaucoup critiquaient (ou critiquent encore) pour donner des résultats artificiellement élevés, permet en fait une mesure plus reproductible, car moins sensible à d’éventuelles manipulations préalables des fournisseurs. La variabilité de la mesure du cuin reste tout de même estimée à ±5%, sans compter la variabilité des échantillons eux-mêmes. La double mesure est d’ailleurs recommandée et pratiquée par l’IDFL.

Dans tous les cas, soyez conscient que le résultat obtenu, s’il tente de retrouver le pouvoir gonflant « originel » du duvet, est assez éloigné du pouvoir gonflant « utilisable » par le dormeur (du fait du traitement mais aussi du temps de conditionnement, en général 72 heures, soit bien plus que le temps de la préparation de votre sac au bivouac…). De plus, si l’on assiste à une augmentation générale des cuins depuis une dizaine d’année, c’est surtout une conséquence de l’évolution des méthodes de conditionnement…

Une légère modification a été apportée en 2012 : l’IDFB a décidé de se débarrasser pour de bon de l’once américaine pour l’unité utilisée (mais pas des pouces…), et annonce désormais les résultats en cuin (pouces cubiques) pour 30g de duvet au lieu d’une once (1oz = 28,35g). Mais le résultat est inchangé, seule l’unité indiquée sur les rapports de test est modifiée.

Dernière précision : le signe « + » ajouté par les fabricants signifie théoriquement que tous les échantillons testés font au moins cette valeur, et qu’il ne s’agit pas d’une moyenne. Mais comme pour le reste, le fabricant est libre d’interpréter les résultats, et d’indiquer ce qu’il veut…

Label du ratio duvet-plumes

Fill power et labels du duvet

A priori, plus le sac de couchage (ou la doudoune) contient une grande proportion de duvet par rapport aux plumes, plus l’isolation est efficace. On lit parfois qu’un certain pourcentage de plumes est bénéfique pour le maintien du duvet, ce qui est réfuté ailleurs… Les fabricants et fournisseurs de duvet  font souvent du ratio duvet/plumes un argument commercial, mais un pourcentage de 100% de duvet est quasiment impossible à atteindre, sans un tri manuel des plumes résiduelles…

Il est difficile de s’y retrouver entre les différents labels : il existe une différence importante entre les fabricants européens qui appliquent normalement la norme EN 12934, et ceux qui utilisent la norme USA-2000. D’autres standard existent mais nous concernent peu… Ces normes définissent également des classes de duvet, ce qui a peu d’importance pour nous puisque le duvet des sacs que nous testons est en général de classe I.

Alors que la norme européenne est plus sévère sur la mesure du fill power, elle est plus permissive sur le ratio duvet-plumes et le label des espèces. En effet, un duvet EN marqué 90/10 contient au moins 85% de duvet incluant une certaine proportion “autorisée” de fibres de duvet (c’est-à-dire au maximum 5% de la quantité de flocons), alors que le duvet US marqué « minimum 90% down » contient au moins 90% de flocons de duvet sans prendre en compte les fibres. Ce qui fait une différence d’appréciation d’environ 9% pour un label équivalent (la notation 90/10 étant plus répandue chez nous)…
Pour la norme EN 12934, un label « 100% duvet » signifie au moins 95% de duvet (incluant des fibres), et toute classification intermédiaire n’est pas conforme (bien que certains fabricants annoncent des valeurs comme 93/795/596/4…). Pour la norme USA-2000, c’est le label « minimum 95% down » qui est en haut de l’échelle…

Pour toutes ces raisons, méfiez-vous des comparaisons hâtives. Le pourcentage duvet-plumes ne devrait pas, à notre sens, être un critère déterminant dans votre choix de sac de couchage.

Label des espèces utilisées

Echantillon de duvet d'oie

Bien souvent, les duvets utilisés sont un mélange provenant d’oies et de canards (et parfois d’autres volatiles terrestres, mais les sacs que nous testons ne sont pas concernés). Là encore, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Sachez qu’un produit labélisé « duvet d’oie » est susceptible de contenir jusqu’à 30% de duvet de canard pour la norme EN 12934, et seulement 10% pour la norme USA-2000. De même, un duvet EN indiqué « pur duvet d’oie » peut contenir jusqu’à 10% d’autres espèces.

Cela dit, si le canard bénéficie d’un prestige (et d’un coût) moindre que l’oie (excepté le rarissime duvet d’eider), l’IDFL rappelle qu’il n’y a aucune différence de qualité, à cuin égal. C’est donc plutôt ce dernier critère qui devrait guider votre choix.
De même, il n’existe aucune différence entre l’oie blanche et l’oie grise : seulement la couleur plus sombre du duvet gris que l’on peut apercevoir à travers certains tissus.

Acronymes

IDFB : International Down and Feather Bureau, association internationale représentant l’industrie du duvet et de la plume, et qui propose les normes de test (equivalent européen : EDFA, European Down and Feather Association)

IDFL : International Down and Feather Laboratory, laboratoires de test, de recherche, et d’audit, sur la qualité du duvet et de la plume, mais aussi des garnissages synthétiques et textiles.
Vous trouverez sur le site de l’IDFL de nombreux documents relatifs au duvet, mais attention, tous ne sont pas à jour, et il faut parfois en faire le tri en fonction de l’historique d’évolution des normes mentionné dans notre article.

Remerciements

Merci à l’IDFL pour l’intérêt qu’elle a porté à notre enquête, et pour ses réponses précises.

Enquête réalisée par Julien de l’équipe des testeurs Expemag.com